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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/172

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VOYAGE

l’entrée de la nuit sur les vergues du Vaiſſeau ; & les derniers ont des plumes à la queuë longues d’environ vingt pouces, que l’on croiroit des pailles en les voyant de loin, ce qui a donné ſujet de les nommer de la ſorte.

Pendant ce long trajet nous n’avions rien vû de fort remarquable, ſi ce n’eſt quelques Marſoüins qui ſont aſſez différens des prémiers, dont nous avons déja parlé, pour la groſſeur, pour la figure & pour la couleur : car ils ſont deux fois plus gros & plus blancs, & ils ont le mufle moins alongé & preſque arondi, comme on en voit la figure dans la Carte ſuivante de la rade de Bantam. Comme ils ſont bien plus beaux que les prémiers, & que pluſieurs les prirent d’abord pour des Dorades, nous crûmes que c’étoient là ces Poiſſons, que les Anciens ont connus ſous le nom de Dauphins. Nous n’avions point fait de peſche depuis le Cap, les Mers étant trop rudes pour peſcher. Nous avions vû des Souffleurs, qui ſont comme de petites Balénes, & quelques autres beaucoup plus grands, qui pouſſoient l’eau en l’air à plus de quinze ou ſeize pieds, autant qu’on en pouvoit juger de la diſtance où nous les voyïons.