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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/225

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DE SIAM. Livre III.

leur intéreſt à leur ſalut, ne l’embrassaſſent s’ils la connoiſſoient.

On nous aſſura que depuis quelques mois les Portugais, qui ſont en grand nombre, avoient offert une groſſe ſomme à la Compagnie des Indes, pour avoir permiſſion de bâtir une Egliſe Catholique, ou dans la Ville, ou dans quelques Faux-bourgs, & qu’ils s’engageroient de payer encore, outre cela, ſeize mille écus tous les ans. Cette affaire ayant été proposée au Conſeil des Indes, a été renvoyée en Hollande aux Chefs de la Compagnie, mais on n’eſpére pas qu’ils accordent cette grace aux Catholiques, de crainte, dit-on, qu’ils ne devinſſent les Maîtres à Batavia. Il y a quatre Temples, deux où l’on fait tous les Dimanches le Prêche en Hollandois, un dans le Fort & l’autre dans la Ville. Un troiſiéme où on le fait en Portugais, qui eſt la Langue la plus ordinaire du Païs. Le quatriéme eſt pour les François, dont le nombre eft aſſez conſidérable.

Description de Batavia.

Pour ce qui eſt de Batavia, c’eſt la Ville la plus agréable de toutes les Indes, & elle paſſeroit pour tres-belle en Europe. Les Hollandois l’ont bâtie à plaiſir, dans le deſſein d’en faire la Capitale de leur Empire. Les ruës y ſont longues & larges, toutes tirées