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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/238

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VOYAGE

narque par la décharge de route l’artillerie de la Fortereſſe & des Vaiſſeaux. Mais ayant ſçu que nous honorions par cette marque publique de joye la Fête de Saint Loüis Roy de France, dont le Roy portoit le nom ; je ſuis bien fâché, mes Pères, nous dit-il, que je ne puiſſe faire en l’honneur de Saint Loüis ce que j’euſſe fait de tout mon cœur pour honnorer Loüis le Grand. Nous prîmes congé de luy, il nous fit mille offres de ſervices, & il nous obligea de luy promettre que nous ne confierions nos dépêches qu’à luy ſeul, & que nous ferions la même choſe quand nous écririons de la Chine en France ; qu’il vouloit ſe charger de cette commiſſion pour entretenir commerce avec nous. Nous usâmes de la liberté qu’il nous donnoit, le chargeant de nos lettres à notre départ. Etant ſortis du Palais nous allâmes droit à bord pour rendre compte de tout cela à Monſieur l’Ambaſſadeur, & pour confeſſer des Catholiques qui devoient s’y rendre le lendemain matin. Lorſque nous fûmes à trois portées de mouſquet de l’Oyſeau, nous luy vîmes tirer dix-ſept coups de canon & treize à la Maligne, qui furent suivis dans l’un & dans l’autre Vaiſſeau de pluſieurs cris de Vive le Roy & de quelques décharges de mouſqueterie.

Nous