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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/259

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DE SIAM. Livre III.

l’en remerciâmes avec bien du reſpect & de la reconnoiſſance.

Alors les deux grands Mandarins que le Roy de Siam envoyoit à Son Excellence arrivèrent à nôtre bord dans une Galère. On les introduiſit dans la Chambre de Monſieur l’Ambaſſadeur, où il y avoit un Tapis de Pied. Quand ils furent entrez ils s’aſſirent ſur le Tapis, & enſuite le plus ancien demanda à Monſieur l’Ambaſſadeur de la part du Roy son Maître des nouvelles du Roy de France & de toute la Maiſon Royale, & il le félicita de ſon heureuſe arrivée. Il ajoûta conformément aux Viſions de la Métempſicoſe, dont la pluſpart des Orientaux ſont entêtez, qu’il ſçavoit bien que Son Excellence avoit été autrefois employée à de grandes affaires, & qu’il y avoit plus de mille ans qu’il étoit venu à Siam pour renouveller l’amitié des Rois qui gouvernoient alors les deux Royaumes de France &de Siam. Monsieur l’Ambaſſadeur ayant répondu fort honnêtement à leurs complimens, ajoûta en ſoûriant, qu’il ne ſe ſouvenoit pas d’avoir jamais été chargé d’une ſi importante négotiation, & que c’étoit le premier voyage qu’il eût jamais fait à Siam. Ils prirent congé aprés un entretien fort court, en assurant Mon-

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