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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/276

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VOYAGE

fie une tres-belle décharge de toute ſon artillerie. Le lendemain aprés le déjeuner on reconduiſit ſon Excellence avec les mêmes cérémonies à ſon Balon. En quittant le bord, la fortereſſe qui étoit du même côté, le ſalua de vingt & un coup de canon, l’autre Fort en tira vingt-neuf, & le Navire Anglois vingt & un, & ce fut à la recommandation du Seigneur Conſtance, que le Vaiſſeau fit cette honneſteté à Monſieur l’Ambaſſadeur.

On luy fit les meſmes honneurs par tout où il débarqua, & le Roy luy envoyoit chaque jour des Mandarins les plus qualifiez le ſaluer de sa part ; & comme ils avoient ordre de demeurer auprés de luy juſqu’à un certain endroit nommé la Tabangue, où il devoit attendre le tems de ſon entrée ; ſon cortége croiſſoit tous les jours. A un quart de lieuë de là, il trouva les Capitaines de toutes les Nations qui ſont à Siam ; Les Anglois y vinrent avec huit grands Balons, enſuite les Chinois & les Maures ; Aprés que chaque nation euſt fait ſon compliment, ils l’accompagnerent tous enſemble juſques à ſon logis, où ils prirent congé. Les Gouverneurs des Places qui l’avoient reçû à l’entrée de leur Gouvernement, ſavoient auſſi accompagné juſques-là. C’eſt un honneur extraordinaire & qui ne s’étoit rendu à nul Ambaſſadeur.