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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/293

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DE SIAM. Livre IV.

terre, les jambes croiſées, parce que dans le Palais il n’eſt permis à perſonne d’être debout à moins qu’on ne marche, & tous les ſoldats Siamois étoient accroupis, tenant leurs armes entre leurs mains jointes.

La cinquiéme cour où l’on entra étoit toute couverte de fines nattes, ſur leſquelles étoient proſternez tous les Mandarins du troiſiéme, quatriéme & cinquiéme ordre, & à quelque diſtance ceux du ſecond ordre étoient dans la même poſture sur des Tapis de Perſe. Aprés avoir paſſé entre tous les Mandarins & traverſé tant de cours, on arriva enfin au pié d’un eſcalier, où l’on trouva à la droite deux Eléphans tout couverts d’or, & à la gauche ſix chevaux de Perſe, dont une partie de la ſelle & les étriers étoient d’or maſſif, & les harnois ſemez de perles, de diamans, de rubis & d’émeraudes. Monſieur l’Ambaſſadeur s’arrêta-là, & les Gentilshommes montèrent dans la ſalle de l’Audiance où le Roy n’étoit pas encore, ils s’aſſirent ſur des Tapis de Perſe vis-à-vis du Trône, à vingt pas de diſtance, comme on étoit convenu.

Deſcription du Thrône du Roy de Siam.

Ce Trône n’eſt à proprement parler qu’une grande fenêtre qui eſt élevée de ſept à huit pieds au deſſus de l’eſtrade, & qui répond au milieu de la ſalle. A droit & à gauche