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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/298

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VOYAGE

Soûmettre vos grandeurs à ce Dieu qui gouverne le Ciel & la Terre ; c’eſt une chose, Sire, beaucoup plus raiſonnable que de les rapporter aux autres Divinitez qu’on adore dans l’Orient, & dont vôtre Majeſté qui a tant de lumiére & de pénétration, ne peut manquer de voir aſſez l’impuiſſance.

Mais elle le verra encore plus clairement, ſi elle veut bien entendre durant quelque-tems les Evêques & les autres Miſſionaires qui ſont icy. La plus agréable nouvelle que je puiſſe porter au Roy mon Maître, eſt celle-là, Sire, que Vôtre Majeſté perſadée de la vérité, ſe fait inſtruire dans la Religion Chrétienne. C’eſt ce qui luy donnera plus d’admiration & d’eſtime pour Vôtre Majeſté, & qui excitera ſes ſujets à venir avec plus d’empreſſement dans vos Etats : & enfin ce qui achevera, Sire, de vous combler de gloire, puiſque par ce moyen Vôtre Majesté s’aſſûre d’un bonheur éternel dans le Ciel, aprés avoir regné avec autant de proſperité qu’elle fait ſur la terre.

Monſieur l’Evêque dit en Portugais au Seigneur Conſtance à peu prés le ſens du compliment de Son Excellence, & ce Miniſtre l’expliqua au Roy en Siamois, se te-