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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/300

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VOYAGE

Aprés avoir balancé un moment, il prit ſon parti, qui fut de tenir la coupe par le haut, & de ne lever le bras qu’à demy. Le Roy qui comprit ce qui le faiſoit agir de la ſorte, ſe leva ſur ſes pieds en ſoûriant, & ſe baiſſant en dehors, fit la moitié du chemin pour prendre la Lettre : il la porta enſuite ſur ſa tête, ce qui eſt une marque extraordinaire d’honneur & d’eſtime que ce Prince voulut donner au grand Roy qui la luy envoyoit. Alors il répondit à Monſieur l’Ambaſſadeur, qu’il ſe ſentoit extrémement obligé de l’honneur que luy faiſoit le Roy tres-Chrêtien, & qu’il n’avoit point de plus forte paſſion que d’entretenir une amitié & une paix éternelle avec Sa Majeſté. Enſuite il luy demanda des nouvelles de la santé de ce Prince, qu’il nommoit toûjours ſon bon amy, & de toute la Maiſon Royale, & luy témoigna la joye qu’il avoit de le voir arrivé en bonne ſanté avec toute ſa ſuite.

M. l’Ambaſſadeur préſente au Roy de Siam M. l’Abbé de Choiſi & & les Gentils hommes de ſa ſuite.

Monſieur l’Ambaſſadeur aprés avoir remercié Sa Majeſté de toutes ſes bontez, luy préſenta Monſieur l’Abbé de Choiſi en luy faiſant connoître ſon mérite, & les Gentils-hommes de ſa ſuite diſant qu’ils étoient tous Officiers sur les Vaiſſeaux du Roy ; que la pluſpart s’étoient