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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/307

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DE SIAM. Livre IV.

toutes ſortes de vins, d’Eſpagne, du Rhin, de France, de Cephalonie, & de Perſe. On y étoit ſervi à grands baſſins d’argent, & le bufet étoit garni de tres-beaux vaſes d’or & d’argent du Japon fort bien travaillez, avec pluſieurs grands baſſins des mêmes métaux du même travail.

Le Roy de Siam fait porter ſes préſens aux Pagodes avec beaucoup de pompe.

Le bruit qui ſe répandoit alors, que le Roy devoit aller faire un preſent à ſa Pagode avec un grand cortége, excita la curioſité des Gentilshommes François, qui voulurent être ſpectateurs de la Pompe. Un des Mandarins qui étoient toûjours dans l’Hôtel pour empêcher le deſordre & prendre garde que rien n’y manquât, le mena dans un endroit où ils pouvoient voir commodément ce ſpectacle. Les ruës par où le Roy devoit paſſer étoient bordées à hauteur d’appuy d’un treillis peint de rouge, & ſemées de fleurs en pluſieurs endroits. Le Roy ne ſortit pas ce jour-là, mais ſon preſent ne laiſſa pas d’étre porté à la Pagode en grande cérémonie. On vit d’abord paroître un homme ſur un Eléphant qui jouoit des timballes, précédé de deux trompettes à cheval. Pluſieurs Mandarins, auſſi à cheval, marchoient aprés deux à deux ; un grand nombre de ſoldats à pied de ceux qu’on appelle les bras peints venoit ensuite en

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