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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/343

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DE SIAM. Livre IV.

même de nous déchauſſer, ce qui fut une grande marque de diſtinction. Si tôt que nous fûmes aſſis, le Roy qui alloit ſortir pour voir un combat d’Eléphans, dont il vouloit donner le plaiſir à Monſieur l’Ambaſſadeur, monta ſur le ſien ſuperbement enharnaché, qui l’attendoit à la porte de ſon appartement, & nous ayant apperçu à dix ou douze pas de luy, il s’avança vers nous. Nôtre Pere Supérieur avoit préparé un compliment pour le remercier de l’honneur qu’i1 nous faiſoit de nous admettre en ſa préſence, comme l’on en étoit convenu avec le Seigneur Conſtance. Mais ce Ministre voyant le Roy preſſé de ſortir parla pour nous. Le Roy nous regardant attentivement les uns aprés les autres avec un viſage riant & un air plein de bonté, nous dit qu’ayant ſceu que le Roy de France nous envoyoit tous ſix à la Chine pour un grand deſſein, il avoit deſiré nous voir pour nous dire de bouche, que ſi nous avions beſoin de quelque choſe dans ſon Royaume, ou pour le ſervice du Roy nôtre Maître, ou pour nous en particulier, nous n’avions qu’à nous adreſſer à son Miniſtre à qui il avoit donné ordre de nous fournir tout ce qui nous ſeroit neceſſaire. Nous n’eûmes le tems de répondre à cette

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