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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/346

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VOYAGE

clinations, parce qu’elle porte nos eſprits à penſer ſouvent au Ciel, le ſéjour des Bienheureux, & nôtre véritable patrie. Sa Majeſté tres-Chrétienne ſçachant que nôtre profeſſion eſt de nous ſervir des ſciences humaines, afin de porter les hommes à la connoiſſance & à l’amour du vray Dieu, & perſuadée que nous avions fait une étude particuliere des Mathématiques, nous a choiſis pour aller à la Chine en qualité de Mathématiciens. Ainſi nous ſommes chargez de travailler de concert avec ceux qui demeurent à Paris auprés de sa Perſonne, à la perfection des Arts & des Sciences. Pour nous faciliter un ſi grand deſſein, nôtre grand Monarque nous a donné des Lettres Patentes qui nous recommandent à tous les Princes de la terre, en conſidération deſquelles Vôtre Majeſté nous comble aujourd’huy d’honneur, nous admettant en sa préſence.

Il nous eſt impoſſible, Sire, de reconnoître nous-mêmes une telle faveur. Mais ne le pouvant pas de la maniere que nous devons, Vôtre Majeſté nous permettra de le faire de la maniere que nous pouvons. Nous ſommes serviteurs du vray Dieu, & ſujets d’un grand Monarque. Comme ſujets d’un ſi grand Roy, nous l’informe-

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