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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/365

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DE SIAM. Livre V.

ſemblable aux Dames de la Cour dans un autre côté du Palais.

Aprés que le Roy fut retiré, nous eûmes le loiſir de conſidérer de prés toutes choſes. Le Seigneur Conſtance nous fit voir l’Eléphant Prince, qui eſt d’une hauteur & d’une beauté extraordinaire ; on nous dit qu’on l’appelloit de ce nom, parce qu’il eſt né le même jour que le Roy qui regne à preſent. Il nous fit encore remarquer auprés de l’Appartement du Roy un pavillon où l’on tient l’Eléphant de garde, c’eſt un de ceux qui ſont dans le Palais, leſquels ſe relevent tour à tour, & qu’on tient toûjours preſts en cas que le Roy en ait beſoin de jour & de nuit. Comme nous avons ſouvent parlé des Eléphans du Roy, & qu’ils ſont enharnachez différemment ſelon les perſonnes qui les montent, on a crû qu’on ſeroit bien aiſe de les voir repréſentez chacun à ſa maniere dans les figures ſuivantes. Ces illuminations durerent pluſieurs jours : tant que nous fûmes dans le Palais à les regarder, une multitude de Mandarins du prémier & du ſecond ordre étoient proſternez en terre, dans deux Salles différentes devant le Roy, qui paroiſſoit alors, & ils luy faiſoient la zombaye, qui eſt la marque d’adoration la plus reſpectueuſe.