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DE SIAM. Livre V.

voulut que j’entraſſe dans l’une de ses Frégates à l’entrée de la riviere, & que je reſtaſſe avec luy pendant deux jours, pour expédier quelques affaires. Ce fut là qu’il me chargea d’une Lettre pour le Roy, que j’ay eu l’honneur de préſenter à ſa Majeſté. Monſieur Conſtance fit lever l’ancre, & alla moüiller auprés du Vaiſſeau de Monſieur l’Ambaſſadeur, & luy rendre un honneur qu’il n’avoit jamais rendu à perſonne. Les Ambaſſadeurs du Roy de Siam qui ne s’étoient pas encore embarquez dans l’Oyſeau, demanderent à Monſieur l’Ambaſſadeur la grande chaloupe pour porter à bord la Lettre de leur Maître. Ils l’allèrent prendre dans la Frégate, & quand on fut arrivé à bord, le ſecond Ambaſſadeur mit ſur ses épaules la pyramide où elle étoit, & monta ainſi dans le vaiſſeau ſans que personne osât y toucher. On la plaça sur la Dunette avec les paraſols, au bruit d’une décharge de vingt-& un coup de canon. Cependant on fit condeſcendre Meſſieurs les Ambaſſadeurs à la porter dans leur Chambre, parce qu’étant ainsi placée, elle empêchoit la manœuvre du Vaiſſeau. Monſieur l’Ambaſſadeur & le Seigneur Conſtance ſe rendirent viſite dans leurs bords, avec les ſaluts ordinaires. Le dernier vint une ſeconde fois à bord de

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