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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/441

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DE SIAM. Livre VI.

Bétel & d’Arréque.

Propriété du Bétel & de l’Aréque.

Le Bétel dont nous avons souvent parlé eſt la feuille d’un arbre de même nom, & l’Aréque eſt un fruit à peu prés de la groſſeur & de la figure de nos glans. Ils coupent ce fruit en quatre parties, & l’ayant mêlé avec de la chaux de coquillage, ils l’enveloppent de la feuïlle de Bétel. Ce mêlange leur paroît d’un ſi bon goût, ſoit à cause qu’ils y ſont accoûtumez ou à cauſe des grands effets qu’ils en reſſentent, qu’on leur en voit tous mâcher, de quelque condition qu’ils ſoient & en quelque lieu qu’ils ſe trouvent. C’eſt, à ce qu’ils prétendent, un remede ſpécifique pour fortifier les gencives, pour aider à la digeſtion, & ſur tout pour empêcher l’haleine de ſentir mauvais.

Propriétez du Thé.

Il eſt de l’honnêteté parmy eux de préſenter le Bétel & le Thé à tous ceux qui leur rendent viſite. Leur Païs leur fournit le Bétel & l’Aréque, mais ils font venir le Thé de la Chine & du Japon. Tous les Orientaux en font une eſtime particuliere, à cauſe des grandes vertus qu’ils y trouvent. Leurs Médecins diſent qu’il eſt ſouverain contre la pierre & contre les maux de tête ; qu’il appaiſe les vapeurs ; qu’il égaye l’eſprit & qu’il fortifie l’eſtomach. Dans toutes sortes de fiévres ils le prennent plus fort qu’à

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