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Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/490

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VOYAGE

animaux vivant ausïi bien que nous, sont comme nous sensiblesà ladouleur, & que puis que nous ne voulons pas qu’on nous fasse aucum m al, il n’eft pas raisonnable de leur en faire. Ils nous accusent même d’in­ gratitude, parce que nous donnons la mort a des créatures innocentes qui nous ont ren­ du tant de services. Pour cette raison ils sont obligez d’exercer la charité, non seu­ lement à l’égard des hommes, mais encore à l’égard des animaux , & de les assister dans leurs néceslïtez. Le respeét, qu’ils ont pour leurs Ecritures , fait qu’ils n’o ­ sent nous les confier , ny même nous expliquer leur L oy , de crainte que l’ex­ posant à nôtre raillerie, nous ne commet­ tions quelque irrévérence, & que le péché ne leur en soit imputé. Ils nous reprochent souvent que la maniere dont nous portons les Images des Saints, & dont nous lisons les Livres sacrez’, n ’eft pas assez respectueu­ se. Au reste les Talapoins qui sont leurs Prêtres, leurs Religieux & leurs Doéteurs sont regardez comme les vrais imitateurs de Dieu. Ils ontpeu de commerce avec le mon­ de , ilsnesalüent jamais aucun Laïque, pas même leRoy. Et c’est pour celaque les Sia­ mois sont mal édifiez devoir lesPreftres Européans familiariscr avec les personnes séculieres. Les