fois tous les mois, le quatorzièm & le vingt-neufiéme de la Lune, à jeûner ces deux jours-là, & encore quatre autres Fêtes, qui arrivent le quinze, le vingt-trois & le dernier jour de la Lune, à manger ſeulement deux fois le jour, le matin & à midy, ſans qu’il leur ſoit permis de prendre aucune nourriture juſqu’au lendemain, à n’avoir commerce avec aucune femme, à ne jamais chanter de chanſons, & à ne point écouter ceux qui en chantent, à ne joüer d’aucuns inſtruments, à fuir les ſpectacles & les réjouïſſances publiques, à ne point uſer de parfums, à ne point aimer l’argent, qu’ils ne doivent pas même toucher, bien loin de pouvoir en amaſſer, à ne pas prendre plaiſir à goûter ce qu’ils mangent, & à en détourner leur penſée, c’eſt pour cela que pluſieurs d’entre eux mêlent tout ce qu’on leur donne pour le rendre moins agreable, enfin à honorer les Prêtres, à leur céder le pas & à s’aſſeoir toûjours au deſſous d’eux.
Les Talapoins mènent une vie plus austére ; car outre qu’ils ont toutes les obligations des Laïques & des jeunes gens qu’ils élevent, ils ont encore plus de ſix-vingts Régles propres de leur état, dont voicy les principales. De ſe rendre tous les jours deux
