Aller au contenu

Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/496

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
420
VOYAGE

tous les jours, de réciter une eſpéce de chapelet compoſé de cent quatre vingt grains, & diviſé par dixaines, de ne ſaluer aucun Laïque, d’être doux & miſericordieux à l’égard de tout le monde, de ne ſe mettre point en colere & de ne frapper perſonne, de n’avoir jamais la tête couverte, particuliérement dans les Temples, de ne s’aſſeoir que ſur un certain ſiége de cuir qu’ils portent avec eux, ſur tout dans les lieux où il y a des femmes aſſiſes, de ne coucher jamais hors du Monaſtére, & de n’en point ſortir seuls : de n’avoir qu’un habit, de ne joüer à aucun jeu : de ne recevoir l’argent qu’on leur donne que par la main d’un Laïque qui leur ſert comme de Procureur, & de l’employer en bonnes œuvres, comme à payer les dettes des pauvres, & à racheter les eſclaves : de loger les pélerins & de leur faire tout le bien qu’ils peuvent : d’être ſincéres & véritables, & lorſqu’il faut aſſurer ou nier une choſe, dire ſeulement qu’elle eſt ou qu’elle n’eſt pas, enfin de ne ſouffrir jamais dans ſon esprit le moindre doute ſur la Religion.

Les Talapoins font souvent des diſcours au peuple pour l’exhorter à la pratique des vertus & particulierement de la charité en-