Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/109

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noblesse, et l’unique objet de son éducation. Lors même que les mœurs changèrent, et que les arts eurent acquis quelque considération, les anciennes idées sur les qualités qui forment et distinguent le gentilhomme subsistèrent long-temps dans toute leur force. (Robertson, Charles V, tom. ii, pag. 270.)

XV. Laissant… aux femmes. On a généralement observé parmi les sauvages de l’Amérique, que les femmes sont réservées aux plus pénibles travaux, et que les hommes ne s’occupent que de la chasse et de la guerre.

Du bétail et des grains. Plus tard on leur accorda des terres ; ces concessions se nommaient le bénéfice militaire : c’était la jouissance d’un héritage que le prince donnait à ses capitaines et soldats, pour leurs vivres et entretien, tant qu’ils étaient à son service et portaient les armes sous son enseigne. Cette concession fut depuis accordée pour un an, après pour trois, et enfin à vie, à la charge du service militaire, à peine de privation du bénéfice : voilà L’origine des fiefs. Le prince les distribuait à ses gens de guerre pour en jouir et user en manière de solde, qu’en leur langue ils appelaient féod, qui veut dire jouissance de la solde. (Hénault, tom. ii, pag. 195 et 197.)

Sont des subsides. Lorsque les hommes libres accordaient à leurs souverains quelque subside extraordinaire, c’était un acte purement volontaire. Dans les assemblées de mars et de mai, qu’on tenait annuellement, on avait coutume de faire au roi un présent d’argent, de chevaux, d’armes, ou de quelques autres objets précieux. C’était une coutume ancienne, que les Francs tenaient de leurs ancêtres : Mos est civitatibus ultro ac viritim conferre principibus, vel armentorum, vel frugum, quod pro honore acceptum, etiam necessitatibus subvenit. (Tacit., de morib. Germ., cap. xv.) Ces dons étaient considérables, si nous en pouvons juger par les termes généraux dans lesquels s’expriment les anciens historiens, et ce n’était pas la moindre partie des revenus de la couronne. Ducange rapporte à ce sujet un grand nombre de passages. (Dissert. iv, sur Joinville, pag. 153.) Quelquefois une nation conquise spécifiait le don qu’elle s’obligeait de fournir au roi chaque année ; et, lorsqu’elle y manquait, on exigeait ce don comme une dette. (Annal, metenses, ap. Ducange, pag. 155.) Il est probable que le premier pas qu’on fit vers l’imposition fut d’as-