Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/39

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légers, ils sont punis par de moindres châtimens : les coupables payent une amende en chevaux ou en troupeaux ; une partie est livrée au roi ou à la cité, l’autre au plaignant ou à ses proches. On choisit en ces mémés assemblées des chefs qui rendent la justice dans les cantons et dans les bourgades ; on adjoint à chacun d’eux cent assesseurs tirés du peuple, pour former leur conseil, et pour ajouter à leur autorité.

XIII. Ils ne traitent nulle affaire ni publique ni particulière, sans être armés ; mais aucun ne porte les armes avant que la cité l’en ait reconnu digne : c’est dans leurs assemblées mêmes que l’un des chefs, ou le père du jeune candidat, ou un parent, le décore du bouclier et de la framée. C’est là leur robe virile ; c’est là le premier honneur de la jeunesse : jusque-là on n’est que membre d’une famille, désormais on fait partie de l’état. Une haute naissance, les services signalés des parens, donnent la dignité de chefs, même à des enfans : quant aux autres, ils vont servir de cortège à des chefs déjà dans la force de l’âge et d’une valeur éprouvée ; ils ne rougissent pas de s’attacher à la suite d’autres guerriers ; cette place a même divers grades dont est juge celui qu’ils entourent. Ces compagnons d’armes ou comtes mettent une grande émulation à tenir le premier rang auprès de leur chef ou duc, et les ducs à avoir le plus grand nombre de comtes et les plus ardens aux combats : leur dignité, leur force, est d’être toujours entourés d’un essaim d’une jeunesse d’élite ; durant la paix c’est leur honneur, durant la guerre leur sûreté. Ces ducs obtiennent un renom et une grande gloire, non-seulement dans leur propre nation, mais même