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ACTE DEUXIÈME




PREMIER TABLEAU

Le palais de l’émir Ismail.


Scène PREMIÈRE.

Mobamed vient annoncer à l’émir Ismaïl, entouré de ses ministres et de ses gardes, qu’on a retrouvé celle qui lui a jadis ravi sa fille. Les soldats amènent la Fée devant le Souverain.

L’Émir l’interroge, la menace, et la vieille, intimidée, finit par convenir du rapt qu’elle a commis.

Mais son crime ne peut être réparé. Son pouvoir lui fut enlevé avec son talisman.

Ismail ordonne à ses serviteurs de conduire la fée en prison, lorsque le malin génie, qui s’était saisi de la béquille magique, reparaît tout à coup, et remet le talisman dans les mains de la fée Ramza.

« Arrêtez !… s’écrie-t-elle vivement, en s’adressant à ceux qui l’entraînent ; je viens de reconquérir ma puissance, et je vais rendre à votre maître la fille que je lui ai soustraite !… » Elle tourne son bâton magique vers l’orient ; une marche se fait entendre et l’on voit paraître de jeunes Circassiennes en habits de fête ; puis des esclaves noirs, dont les uns précèdent et d’autres portent un riche palanquin.

Tout ce brillant cortège descend les degrés du palais et vient se placer devant l’Émir.

On ouvre les rideaux du palanquin, et l’on en voit sortir une belle princesse, couverte de pierreries et magnifiquement mise.

La princesse est la jeune Farfalla que la Fée présente à son père.