Page:Tagore - La Jeune Lune.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

langage maternel des lèvres mêmes de sa mère. C’est pour cela qu’il prend un air si innocent !


Malgré les monceaux d’or et de perles qu’il possédait, Bébé est arrivé comme un mendiant sur cette terre.

Il a eu ses raisons pour venir sous ce déguisement.

Ce cher petit, nu et suppliant, contrefait une indigence complète, afin de réclamer de sa mère tous les trésors de sa tendresse.


Dans le pays du menu croissant de lune, rien n’entravait la liberté de Bébé !

Il a eu ses raisons pour renoncer à son indépendance.

Il sait que ce petit nid, le cœur de sa mère, contient des joies inépuisables, il sait que la tendre étreinte des bras maternels est infiniment plus douce que la liberté.


Bébé ne savait pas pleurer. Il vivait dans le pays de la félicité parfaite.

Ce n’est pas sans raison qu’il s’est mis à verser des larmes.