Mon épée et mon bouclier s’entre-choquent avec fracas.
La mêlée se fait si terrible, mère, que si tu pouvais la suivre de ton palanquin, tu en frémirais.
Plusieurs fuient, beaucoup sont taillés en pièces.
Quant à toi, assise solitaire, je sais ce que tu penses : « Mon fils doit être mort à cette heure. »
Mais j’arrive, éclaboussé de sang et je te dis : « Mère, le combat est fini. »
Tu descends, tu m’embrasses, tu me presses sur ton cœur en te disant : « Qu’aurais-je fait sans mon fils pour m’escorter ? »
Mille choses inutiles se passent chaque jour. Pourquoi une telle aventure n’aurait-elle pas la chance d’être vraie ?
Ce serait comme une histoire, dans un livre.
Mon frère dirait : « Est-il possible ? Je l’ai toujours cru si délicat ! »
Et les gens de notre village s’écrieraient : « Quel bonheur pour la mère d’avoir eu son fils auprès d’elle ! »