Page:Tagore - La Jeune Lune.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE BANYAN


Ô Banyan ! qui t’élèves comme un géant à la tête ébouriffée sur le bord de l’étang, as-tu oublié le petit enfant comme tu as oublié les oiseaux qui nichaient dans tes branches et qui t’ont quitté ?

Ne te souviens-tu pas de lui, lorsqu’assis à la fenêtre, il contemplait tes racines plongeant dans le sol et que leur enchevêtrement le faisait rêver ?

Les femmes viennent remplir leurs cruches à l’étang et ton ombre énorme et noire se tord à la surface de l’eau comme le sommeil qui se débat au moment du réveil.

Les rayons du soleil dansent sur l’eau ridée,