Page:Tahureau - Poésies, t. 2, éd. Blanchemain, 1870.djvu/69

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Les poissons viennent en tourbe;
Le plus fort chêne se courbe
Au son de mes piteux cris;
Et le Satyre folâtre
Tout coi délaisse à sébattre
Pour déplorer mes écrits.

Je vois l'oiseau qui se penche
Tout pensif dessus la branche,
Puis en douloureux accents
Dégoise en son doux ramage,
Qui au plus félon courage
Pourrait chatouiller les sens.

Je vois le troupeau champêtre,
Qui oublie à se repaître
Pour entendre ma chanson;
J'entr'ois les cavernes basses,
Par leurs voix rauques et lasses,
Lamenter mon triste son.

Mais que me sert faire entendre
Mon chant pitoyable et tendre,
Si une, hélas ! n'en croit rien,
Que sur toute autre j'admire,