Page:Tailhade - Discours pour la paix.djvu/36

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bation qu’inspire l’homme qui tue aux cœurs droits, aux esprits lucides.

Obéis à la conscription, aux ordres ineptes ou malveillants de tes chefs. Ne te retire pas sur l’Aventin, d’où la maréchaussée aurait bientôt fait de te déloger. Mais ne tue pas, même au prix de ta vie, et refuse sur ton front le stigmate de Caïn.

Alors, par ce fait de ta volonté, par un entêtement généreux à ne pas accepter la loi qui dégrade et endurcit, alors, conscrit, enfant du peuple et digne de tes origines, tu briseras les fers de ta longue servitude, et, soutien de la Révolution en marche, tu seras d’ores et déjà, l’homme des temps nouveaux, l’homme conscient et libre ne relevant plus que de son intelligence et de son cœur.

Laurent Tailhade.

Novembre 1903.