Page:Tailhade - Quelques fantômes de jadis (1920).djvu/178

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de prédilection que nul ne lui dispute. Un monde bigarré se coudoie autour des pupitres et des casiers, chuchote dans les coins, journalistes, badauds, élèves de Normale, traducteurs, lycéens, bas bleus, compilant, à leur propre usage, des auteurs peu connus, vieux messieurs à besicles et à manies, astrologues et besogneux qui viennent se chauffer. Puis, toutes sortes d’ecclésiastiques, cherchant, les uns des effets oratoires dans les sermonnaires en renom, les autres des textes pour la classe du jour suivant, depuis les moines déchaux et les précepteurs de bonne maison, jusqu’aux prélats que signale discrètement la ganse mauve de leurs boutonnières. Voici la table de M. Albert Savine, lequel importa, de Catalogne, Jacinthe Verdaguer, un poète épique, aussi ennuyeux, à lui seul, que Milton, Camoëns et Le Tasse réunis. Là, travaille Rappoport. Ici, Mme Valentine de Saint-Point étudia la métachorie et se préoccupa d’obtenir « quelques détails authentiques sur les déportements de Messaline ». Tout ce monde, laborieux et muet, s’applique à sa besogne, dans une chaleur opaque et fâcheu-