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CHARLES CROS


Tout en haut de la rue de Rennes, dans ce quartier neuf et bête, où les Saint-Cyriens du dimanche traînent leur suffisance, où les étals de quincaillerie pieuse réjouissent l’œil par la coloration topinamboue des Notre-Dame en pastillage et des Sauveur à la crème, une sorte de chalet en retrait de l’alignement, pendu comme une guenille aux murs corrects des maisons voisines, avec, dans ces jours d’hiver, la tristesse des fleurs mourantes sous l’empoussièrement des tonnelles secouées par l’omnibus.

Grande ouverte, la salle d’un café vide à jamais de biberons et somnolente dans l’ordre uniforme des tables pâles, des verres et des fioles échafaudés sur leur dressoir. Au-dessus, l’emplacement quitté des noces et festins, le