Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/173

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on trouve commode d’avoir des chefs-d’œuvres sous les yeux et sous la main. On peut même ajouter que les artistes qui ont suivi cette route, ont bien plus atteint la perfection de leur genre que les peintres d’histoire ; mais on peut assurer en même temps que cette espèce de perfection n’est pas, à beaucoup près, aussi difficile que celle qu’exige la peinture héroïque.

Parmi les artistes distingués dans cette carrière, Gérard Dow est un des plus célèbres ; et l’on ne sauroit mieux prouver qu’un ouvrage est extrêmement terminé, qu’en disant qu’il est fini comme Gérard Dow. Il eût pensé n’avoir rien fait, s’il eût oublié de rendre compte des détails presque invisibles de la nature ; lorsqu’il peignoit une poule, il n’oublioit pas les plus petites parties des plus petites plumes ; s’il peignoit un tapis, aucun point n’étoit oublié, même dans l’ombre : ce n’est qu’à l’aide d’une loupe qu’on peut bien apprécier tout le fruit de ses soins inaccessibles à la meilleure vue ; tours de force des yeux, de la main, et de la patience, qu’on admire avec une sorte de pitié, en plaignant l’artiste de s’être donné tant de peine inutile. Gérard Dow a presque toujours choisi des