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LE BRUN.


Né avec les plus brillantes dispositions pour la peinture, le Brun eut l’avantage, dès son enfance, d’être connu du chancelier Séguier, qui lui donna tous les moyens de perfectionner son talent ; à son retour de Rome, il lui procura les plus grandes occasions de le faire connoître.

Rapide comme les armées de Turenne et de Condé, sa noble imagination a couvert les voûtes des palais de Louis XIV, des représentations pompeuses de ses conquêtes. Par l’abondance des pensées, par des allégories pleines d’esprit, de clarté et de noblesse, il a montré dans ces immenses travaux toute l’étendue et toute la richesse de son génie : cette abondance et cette richesse sont les principaux caractères de son originalité. Il fut dans sa jeunesse jeté par les destinées au milieu des palais des rois ; et son esprit exalté par l’éclat d’une cour fastueuse, en prit de bonne heure l’orgueilleuse physionomie : c’est cette physionomie qui, empreinte dans tous ses ouvrages, fait encore un de ses caractères