Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/237

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un but moral, qui presque tous éveillent la sensibilité, et inspirent la vertu.

Combien, de ce côté-là, est-il au-dessus de la plupart des artistes fameux qui ont fait des sujets du genre familier ; ce n’est pas une Femme qui pèle une orange qu’il a peinte, ni un Vieillard qui taille une plume, mais un vieux Père au milieu de sa famille assemblée, et l’instruisant par une sainte lecture ; mais un Père paralytique trouvant encore de douces jouissances au milieu de ses enfans empressés à le consoler ; un Père désespéré maudissant d’une main tremblante un fils coupable ; mais un Époux heureux arrivant de la chasse, et jouissant avec transport du spectacle attendrissant de son épouse accablée des caresses de ses enfans, et enivrée du bonheur maternel. Il a peint une Dame de Charité, c’est-à-dire, une femme révérée, consacrant sa vie aux soins des malheureux ; il la représente conduisant sa jeune fille dans ces tristes asiles des maux et de la pauvreté, accoutumant son jeune cœur à goûter le bonheur suprême de consoler, de soulager les infortunés, et, l’exerçant de bonne heure à ces fonctions sacrées, pour lesquelles les hommes ne peuvent jamais avoir assez de