ment trop vrais, cette espèce d’utilité du talent de Van der Meulen mérite de justes éloges, et elle ne sauroit être contestée. Il offre aux guerriers des moyens d’étudier leur art, en mettant sous leurs yeux les causes des bons et des mauvais succès des siéges, des batailles ; en leur présentant à la fois ces larges masses d’infanterie, de cavalerie combinées selon les localités, les forces et les dispositions de l’ennemi ; en leur montrant les différens moyens d’attaquer, de défendre les villes et les forteresses ; en présentant aux âmes brûlantes des jeunes militaires les portraits de ces vaillans capitaines, illustrés par tant de travaux, dans le moment où, sur le champ de bataille, ils moissonnoient les lauriers immortels dont on les a couronnés.
Que de titres n’a donc pas Van der Meulen à une réputation durable ? Il en a surtout un bien puissant, qui est indépendant du degré de son talent : sa renommée est étroitement liée à celle d’un des plus grands rois de la terre ; et ses productions fussent-elles moins belles, elles seront toujours bien intéressantes et bien précieuses à cause de la célébrité de leurs sujets.