Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en rapporta cent vingt-quatre statues avec quantité de bustes ; il fit mouler la colonne Trajane et les principales statues antiques. « Il fit porter à Fontainebleau tant de statues, » soit de marbre, soit de bronze, que ce lieu paroissoit une autre Rome. »


MICHEL-ANGE.


Michel-Ange, né en 1474, d’une famille noble, dans le pays d’Arezzo, fut nourri dans le village nommé Settignano, où la plupart des habitans étoient sculpteurs et tailleurs de pierre : ce qui lui faisoit dire, qu’il avoit sucé l’art de la sculpture avec le lait de sa nourrice, femme d’un sculpteur. À quatorze ans il fut placé chez le Ghirlandaï, peintre très-estimé dans ce temps. Ses progrès excitoient la jalousie de ses camarades ; un d’entr’eux lui donna un grand coup de poing sur le nez, dont il a porté la marque toute sa vie. À seize ans il fixa l’attention de Laurent de Médicis, chez qui il travailla jusqu’à la mort de cet amateur célèbre. À vingt-neuf ans il fut mandé à Rome, pour s’occuper du tombeau de