Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/306

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Il dit un jour à son vieux domestique : « Urbin, si je venois à mourir, que ferois-tu ? — J’en servirois un autre, répondit Urbin. — Ô mon pauvre Urbin, répondit Michel-Ange, je veux t’empêcher d’être malheureux ! Et en même temps il lui donna deux mille écus en une fois. »


TITIEN VÉCELLI.


Né à Cador, sur les confins du Frioul, en 1477, d’une famille ancienne appelée des Vécelli. À dix ans, il fut envoyé à Venise chez un de ses oncles, qui, voyant son inclination pour la peinture, le mit chez Jean Bellin, où il demeura long-temps. En 1507, ayant reconnu le grand effet des ouvrages du Giorgion, il suivit sa manière[1]. « Giorgion s’étant aperçu du progrès que le Titien avoit fait, pour avoir considéré sa manière, rompit tout commerce avec lui : ils vécurent depuis en jalousie jusqu’à la

  1. De Piles.