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VOUET.


Le Vouet pourroit être regardé, avec quelque raison, comme le fondateur de l’École française ; sans doute Jean Cousin étoit célèbre bien auparavant ; mais ce savant homme n’a le plus souvent déployé son génie que sur des vitraux, champ fragile, où les beaux-arts brilloient, surtout dans ce temps-là ; cette espèce de peinture n’a guère tardé à n’être plus employée ; d’ailleurs on ne dit point que Jean Cousin ait eu d’École, et il fut sculpteur aussi souvent que peintre. On peut au moins assurer que le Vouet a été le premier habile peintre Français qui, chargé d’une suite de travaux dans sa patrie, ait eu l’occasion d’acquérir une grande réputation. Il étoit né très-heureusement pour la peinture ; les dispositions qu’il avoit annoncées à Paris, et qu’il montra plus encore étudiant en Italie, lui firent, dans sa jeunesse, obtenir de Louis XIII une pension qui, très-modique d’abord, fut ensuite très-augmentée. Il eut, sans doute, des succès mérités, puisqu’il fut élu Prince de l’Académie de Saint Luc à Rome, dans le temps où