Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/355

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son père et de Bartholet. Un recueil d’estampes d’après les ouvrages du Poussin et de Pietre Teste déterminèrent son goût, et il paroît les avoir toujours voulu prendre pour modèles. Peu occupé à Liége, il alla à Utrecht. Un marchand de tableaux ayant vu des ouvrages de Lairesse, fut le chercher et l’emmena à Amsterdam. « Dès le lendemain de son arrivée, Lairesse monta à l’atelier chez Uylenburg ; on lui présente une toile, des crayons et une palette ; il resta quelque temps devant le chevalet ; sans parler, ni remuer de sa place… et au lieu de se mettre à dessiner et à peindre, il tira de dessous son manteau un violon avec lequel il joua quelques airs ; et ensuite saisissant le crayon, il ébaucha le sujet d’un Enfant Jésus dans la crèche ; il reprit son violon et en joua de nouveau ; il cessa, reprit la palette, et en deux heures il peignit la tête de l’Enfant, de Marie, de Saint Joseph et du bœuf ; et d’un si beau fini, qu’il laissa les spectateurs dans l’admiration de la beauté et de la facilité de son travail. Il se retira de chez Uylenburg et devint enfin son maître. On a peine à décrire tout ce qu’il fut capable d’exécuter