Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/368

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réussit pas : il fut même, à cette époque, quelque temps sans ouvrage. Cette suspension de sa gloire dura peu, et son talent reprit bientôt son heureux ascendant. Une suite non interrompue des plus brillans succès lui firent une haute réputation en France et dans toute l’Europe. Il auroit pu amasser une grande fortune, s’il eût été moins obligeant et aussi avide d’argent que de gloire : il jouissoit cependant d’une fortune honnête que la révolution et des malheurs domestiques lui ont enlevée.

Greuze aimoit beaucoup la société des femmes, avec lesquelles il étoit fort aimable : dans son ménage il étoit sensible et bon. L’humeur difficile de sa femme, dont il fut toujours amoureux, empoisonna sa vie. Il mourut à Paris, en 1805, âgé de 79 ans, laissant deux filles héritières de ses talens et de ses vertus.

[1]« La simplicité de ses obsèques a été animée par une scène aussi touchante qu’inattendue : au moment où le corps alloit être enlevé de l’église, pour être placé sur le char funéraire, une jeune personne,

  1. Extrait du Moniteur.