Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/70

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t-on pas qu’en possédant des ouvrages dus à l’espèce de disposition d’Annibal Carrache, à l’espèce d’études qu’il avoit faites, on auroit cependant une suite de productions en général différentes de celles qu’on a de lui, et l’on auroit peut-être de son talent des idées toutes différentes. On ne peut douter que les occasions ne nous fassent chercher tout ce qui est nécessaire pour réussir dans le genre de travail dont nous nous sommes chargés ; on s’occupe plus particulièrement d’une sorte d’étude, on y prend goût ; et si l’ouvrage dure long-temps, en se fortifiant dans certaines parties, on s’affoiblit sur d’autres. Le succès contribue encore à nous engager plus avant dans une route que nous croyons nous-mêmes être la seule, où le ciel devoit nous conduire. Ce n’est donc pas entièrement la nature, qui fait que tel peintre est plus coloriste que dessinateur correct ; tel autre plus décorateur, tel autre plus attaché à peindre les passions.

La peinture semble être divisée en deux parties principales, l’une de décoration, l’autre d’expression : le but de l’une est de plaire aux yeux, celui de l’autre est d’instruire, de charmer et l’esprit et le cœur. Les succès de la première sont obtenus par des lignes heu-