Pour ces cas advenus piecha,
D’amer n’ay plus la teste enflee.
Se noble n’est, ne sy gentieulx,
Ne sy saige, je dis cela,
Quy ne soit au bout des courtieulx,
Rataint, quant amours au dos a.
Par la chemise qu’endossa,
Hercule ot sa char brullee,
Quant amours tout ce luy brassa.
D’amer n’ay plus la teste enflee.
Prince, amours, ung jour quy passa,
Me vendy trop chier sa denree.
Or se gard quy a garder s’a.
D’amer n’ay plus la teste enflee.
Les biens d’amours sont si haultains
Qu’on ne les sauroit extimer.
Pour tant, s’on n’est seur ne certains
D’avoir mercy par bien amer,
On ne doit point amours blamer,
Mais, en servant de corps et d’ames,
De bien en mieulx continuer
A l’onneur d’amours et des dames.
Posé qu’on soit au cuer attains
Du mal d’amours que fait pasmer,
Ou qu’on en soit palles et tains,
Doit on decha et dela mer
Cremir la paine ne l’amer,
Ne ressongnier les ardans flammes ?
Nesnil ! Il fault tout endurer
A l’onneur d’amours et des dames.
Dangier, quy est rudes villains,
Fait les amans plaindre et clamer.
Pour ce le hez et envis l’aims.
Mais quoy ! S’on se voulloit ensmer,
Il se fault contre luy armer
D’Espoir en lieu de piece a lames,
Et de l’escu de Beauparler,
A l’onneur d’amours et des dames.
Prince, sans blecier n’entamer,
On doit amer, et, sans nulz blasmes,
Faire ballades et rimer
A l’onneur d’amours et des dames.
En amours a moult dur chemin.
Mains en sont mors de mort villaine,
Qui sont escrips en parchemin.
Car de Vergy la Chastelaine
Fut d’amours prinse par la laine,
Dont ne pot de mort eschapper.
Pour ce, tant qu’aye poux n’alaine,
On ne m’y saura atraper.
Par force ama jadis Tarquin,
Dont perdy Romme et le demaine,
Et Lucresse s’en mist a fin,
Et hors de ceste vie humaine…
............
Par Tarquin quy ne le voult fraper.
A telle mort laide et soudaine
On ne m’y saura atraper.