Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/121

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lent des filles d’un air naturel et sans croire choquer, devant les dames. — P… m’affirme que presque tous les négociants ont deux ménages. Ils affichent fort bien leurs maîtresses. Du reste, rien que la bourse, les courtages, la grosse spéculation et le plaisir physique. — L’énorme commerce absorbe tout ici. Ils achètent dix mille peaux de buffles, cinq mille kilos de poivre, etc., puis ils revendent.

Il n’y a que douze élèves en philosophie, quoique le collège ait neuf cents élèves, dont environ deux cent cinquante à l’école de commerce. P… ne trouve pas de répétitions parce qu’il est professeur de philosophie.

Toulon est dix fois supérieur à cause des officiers de marine, gens bien élevés et qui ont voyagé. Ici, rien que de la grosse joie ; quelques juges de paix retirés font de l’archéologie locale.

Énorme quantité de maisons religieuses. Nous avons compté trente grands couvents de femmes dans l’annuaire. La plupart des jeunes gens, tout ce qu’il y a de plus riche, y est élevé. M. B…, à Toulouse, estimait aux deux tiers les jeunes gens élevés, en France, par les ecclésiastiques.