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DE MARSEILLE À LYON


Des oliviers d’abord, puis des mûriers, bien verts et jolis, sur des vignes.

Puis le Rhône, blafard et fougueux, le long d’un mur de montagnes ravinées, pelées, horriblement laides et lourdes, sans caractère ni expression. C’est le commencement des Cévennes. Elles sont trop près pour être bleuies par la distance. On y démêle de misérables plaques verdâtres, des lits de torrents blanchis.

Sur la plaine ensablée, engravée par les inondations du Rhône, les jardins et les oseraies essayent de s’étendre. — La nudité des montagnes diminue un peu ; la vigne, les crus célèbres de l’Ermitage étayés de petits murs, commencent