Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/191

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Dans le wagon, plusieurs types de femmes : une mère, amoureuse de son fils, peut-être parce qu’elle n’a pas eu l’assouvissement de son cœur dans le mariage ; elle le gâte, elle l’appelle tout haut mon bijou, mon chéri, elle le caresse de la main, elle lui pose la main sur le genou, elle le couve encore, et il a dix-huit ans ! Elle ne songe qu’à un point : lui voir de bonnes manières et le garder le plus longtemps possible auprès d’elle : elle veut qu’il fasse sa première année de droit à Bordeaux ; lui, veut Paris tout de suite et donne pour raison qu’il désire concourir pour le grand prix de Droit de Paris. — C’est un flâneur blême, lymphatique, habitué aux flatteries, répondant d’un ton sec, et écartant les caresses de sa mère comme on fait d’un insecte importun. Il est désolé d’avoir oublié son lorgnon, conte qu’il a fait une expérience avec du nitrate d’argent sur la main d’une femme de chambre pour voir si la peau deviendrait noire…

À côté de lui, une cousine de vingt-huit ans, point riche, non mariée, irritée de ne pas l’être, attentive aux toilettes, ayant l’expérience de la