Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/228

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le Père éternel et un chœur d’anges ; le tout a l’effet triomphant d’un alléluia, d’une gloire à Dieu chantée par mille cœurs heureux à la fois. — L’art du Moyen âge procède par la multiplicité des formes et des personnages. L’impression est celle d’une scène entière, de tout un monde. Au contraire, l’art grec aristocratique ne prend qu’un ou deux personnages. — Que j’aurais voulu voir se développer cet art spontané gothique du XVe siècle, celui de Van Eyck, Memling, des sculpteurs de Strasbourg et d’Italie, sans l’invasion de l’idéal grec et de la pédanterie académique ! Il aurait été plus approprié, plus fin, plus vivant ; on aurait eu en sculpture, en architecture et en peinture des Shakespeare.