Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/57

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sont que des études physiologiques. L’avenir est en tout art à celui qui choisit ou rencontre des sujets que toutes les générations aimeront ; le bonheur en est un, mais non la maladie nerveuse et la curiosité psychologique. Il m’a fallu vieillir pour sentir la beauté du bonheur. Autrefois cela ne me touchait pas ou me paraissait fade. — Wynants est une âme délicate, un peu mélancolique, mais charmante ; ses teintes sont douces ou plutôt adoucies : il a des bouleaux blanchâtres gracieusement penchés, partout des arbres demi-tordus, des eaux dormantes qui luisent, des feuillages légers qui se colorent de la rousseur du soir, des nuages de duvet qui montent insensiblement, étageant leurs rondeurs satinées ou grisâtres, des terrains fauves, des lointains pâles dont les teintes se fondent, une sorte de tiédeur moite qui s’exhale dans l’air, une pacifique langueur qui vient envelopper et caresser toutes choses.

Pour juger les paysages, toute la question gît dans le plus ou moins d’eau que contient l’air. Mon tempérament a besoin de plus d’eau que n’en demande un Romain ou un Grec. Au bout