sujet n’est rien ; comment l’artiste a-t-il saisi, de quelles prises, avec quelle profondeur a-t-il compris la réalité physique colorée et vivante ? Plus un homme est peintre, plus il est incessamment et éternellement occupé de faire vrai. — Ainsi une Femme adultère, par Loth, est une admirable scène flamande réelle ; la riche femme sensuelle en corsage incarnat noirâtre et draperie jaune, avec les seins un peu mous, les yeux rougis et l’air boudeur, bête, parmi toutes les figures bourgeoisement et joyeusement narquoises qui l’environnent, est une étude du tempérament flamand, lymphatico-sanguin. Les larmes font sur ces yeux-là un autre effet que sur les nôtres. — Cela est encore plus sensible dans le Christ en croix de Jordaens qui est au-dessous.
Comme la Madeleine de Philippe de Champagne, une dame bien élevée de psychologue, est sèche et froide ! Un peintre est avant tout un connaisseur de tempérament.
Véronèse. Andromède et Persée. — Andromède, le corps nu, est debout, un genou ployé,