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L’ANCIEN RÉGIME


Luxembourg et de Soubise ; prévôt de l’hôtel, le marquis de Tourzel ; gouverneurs des résidences et capitaines des chasses, le duc de Noailles, le marquis de Champcenetz ; le baron de Champlost, le duc de Coigny, le comte de Modène, le comte de Montmorin, le duc de Laval, le comte de Brienne, le duc d’Orléans, le duc de Gesvres[1]. Tous ces seigneurs sont pour le roi des familiers obligés, des hôtes perpétuels et le plus souvent héréditaires, logés chez lui, en société intime et quotidienne avec lui, puisqu’ils sont « ses gens[2] » et font le service domestique de sa personne. Ajoutez-y leurs pareils, aussi nobles et presque aussi nombreux chez la reine, chez Mesdames, chez Madame Élisabeth, chez le comte et chez la comtesse de Provence, chez le comte et chez la comtesse d’Artois. — Et ce ne sont là que les chefs d’emploi ; si, au-dessous d’eux, dans les offices, je compte les titulaires nobles, j’y trouve, entre autres, 68 aumôniers ou chapelains, 170 gentilshommes de la chambre ou servants, 117 gentilshommes de l’écurie et de la vénerie, 148 pages, 114 dames de compagnie titrées, en outre tous les officiers jusqu’au plus petit de la maison militaire, sans compter 1 400 simples gardes qui, vérifiés par le généalogiste[3], sont admis sur ce titre à faire leur cour. Telle est la recrue fixe des réceptions royales ; c’est le trait distinctif de ce régime

  1. Waroquier, ibid. (1789), t. I, passim.
  2. Mot du comte d’Artois en présentant à sa femme les officiers de sa maison.
  3. Le nombre des chevau-légers et des gendarmes a été réduit en 1775 et 1776 ; les deux corps sont supprimés en 1787.