geard, témoin compétent[1], fit, à peine entré, un emprunt de cent millions, dont un quart n’est pas entré au Trésor royal : le reste a été dévoré par les gens de la cour ; on évalue ce qu’il a donné au comte d’Artois à cinquante-six millions, la part de Monsieur à vingt-cinq millions ; il a donné au prince de Condé, en échange de 300 000 livres de rente, douze millions une fois payés et 600 000 livres de rentes viagères, et il fait faire à l’État les acquisitions les plus onéreuses, des échanges dont la lésion était de plus de 500 pour 100. » N’oublions pas qu’au taux actuel tous ces dons, pensions, appointements valent le double. — Tel est l’emploi des grands auprès du pouvoir central : au lieu de se faire les représentants du public, ils ont voulu être les favoris du prince, et ils tondent le troupeau qu’ils devraient préserver.
- ↑ Cf. Compte général des revenus et dépenses fixes au 1er mai 1789. (Imprimerie royale, 1789, in-4.) « Terre de l’Île-Dieu, acquise en 1783 du duc de Mortemart, 1 million. — Terre de Viviers, acquise du prince de Soubise en 1784, 1 500 000. — Terres de Saint-Priest et de Saint-Étienne, acquises en 1787 de M. Gilbert des Voisins, 1 335 935. — Forêts de Camors et de Floranges, acquises du duc de Liancourt en 1785, 1 200 000. — Comté de Montgommery, acquis de M. Clément de Barville en 1785, 3 306 604. »
dont 80 millions en acquisitions et dons à la famille du roi. — Entre autres, 14 450 000 livres à Monsieur, 14 600 000 au comte d’Artois. — 7 726 255 pour Saint-Cloud donné à la reine. — 8 700 000 pour acquisition de l’Isle-Adam.