çais de l’Ancien Régime sont encore tout près de
nos regards. Chacun de nous, dans sa jeunesse, a
pu fréquenter quelques-uns des survivants de ce
monde évanoui. Plusieurs de leurs hôtels subsistent
encore, avec leurs appartements et leurs meubles
intacts. Au moyen de leurs tableaux et de leurs
estampes, nous les suivons dans leur vie domestique,
nous voyons leurs habillements, leurs attitudes
et leurs gestes. Avec leur littérature, leur philosophie,
leurs sciences, leurs gazettes et leurs correspondances,
nous pouvons reconstituer toute leur
pensée et jusqu’à leur conversation familière. Une
multitude de Mémoires, sortis depuis trente ans des
archives publiques ou privées, nous conduisent de
salon en salon, comme si nous y étions présentés. Des
lettres et journaux de voyageurs étrangers contrôlent
et complètent, par des peintures indépendantes,
les portraits que cette société a tracés d’elle-même.
Elle a tout dit sur son propre compte, sauf ce qu’elle
supposait banal et familier aux contemporains,
sauf ce qui lui semblait technique, ennuyeux et
mesquin, sauf ce qui concernait la province, la
bourgeoisie, le paysan, l’ouvrier, l’administration
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PRÉFACE.