Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 3, 1909.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III

I. L’anarchie du 14 juillet au 6 octobre 1789. — Destruction du gouvernement. — À qui appartient le pouvoir effectif. — II. La province. — Destruction des anciennes autorités. — Insuffisance des autorités nouvelles. — III. Dispositions du peuple. — La famine. — IV. La panique. — L’armement universel. — V. Attentats contre les personnes et les propriétés publiques. — À Strasbourg. — À Cherbourg. — À Maubeuge. — À Rouen. — — À Besançon. — À Troyes. — VI. Les impôts ne sont plus payés. — Dévastation des forêts. — Le nouveau droit de chasse. — VII. Attentats contre les personnes et les propriétés privées. — Les aristocrates dénoncés au peuple comme ses ennemis. — effet des nouvelles de Paris. — Influence des procureurs de village. — Violences isolées. — Jacquerie générale dans l’Est. — Guerre aux châteaux, aux propriétés féodales et à la propriété. — Préparatifs pour d’autres Jacqueries.

I

Si mauvais que soit un gouvernement, il y a quelque chose de pire, c’est la suppression du gouvernement. Car c’est grâce à lui que les volontés humaines font un concert, au lieu d’un pêle-mêle. Il sert dans une société à peu près comme le cerveau dans une créature vivante. Incapable, inconsidéré, dépensier, absorbant, souvent il abuse de sa place, et surmène ou fourvoie le corps qu’il

  la révolution. i.
T. III. — 6