coups de trop ne sont pas inutiles pour assurer la domination du bon parti. — Par exemple, sur le bruit faux que l’ordre a été troublé à Château-Renard, Bertin et Rébecqui y ont envoyé un détachement, et la municipalité en écharpe, suivie de la garde nationale avec drapeaux et musique, vient à sa rencontre pour lui faire honneur. Sans dire gare, les Marseillais fondent sur le cortège, abattent les drapeaux, désarment la garde nationale, arrachent aux officiers leurs épaulettes, traînent à terre le maire par son écharpe, poursuivent, sabre en main, les conseillers, mettent en arrestation le maire et le procureur-syndic, et, pendant la nuit, saccagent quatre maisons, le tout sous la conduite de trois Jacobins du lieu décrétés d’accusation pour crimes ou délits récents : désormais à Château-Renard, on y regardera à deux fois avant de décréter des patriotes[1]. — À Vélaux, « la maison de campagne du ci-devant seigneur est saccagée, tout est emporté jusqu’aux tuiles et carreaux ; » une troupe de 200 hommes parcourt le village, exige des contributions, fait souscrire aux plus aisés des citoyens des obligations pour des sommes considérables ». Le chef marseillais,
- ↑ Archives nationales. Réclamation présentée aux administrateurs du district de Tarascon par les gardes nationaux de Château-Renard, au sujet de l’invasion marseillaise du 6 avril. — Pétition de Juliat, d’Eyguières, administrateur du district de Tarascon, 2 avril, à propos d’une réquisition de 30 000 livres par Camoïn sur la commune d’Eyguières. — Lettre de M. Borelly, 30 avril : « Bertin et Rébecqui ont protégé ouvertement l’infâme Camoïn et l’ont fait mettre en liberté. » — Moniteur, XII, 408. Pétition de M. Fossin, député d’Arles.