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PRÉFACE


Jusqu’à présent, je n’en ai guère trouvé qu’un, si simple qu’il semblera puéril et que j’ose à peine l’énoncer. Néanmoins, j’y suis tenu ; car tous les jugements qu’on va lire en dérivent, et leur vérité a pour mesure sa vérité. Il consiste tout entier dans cette remarque qu’une société humaine, surtout une société moderne, est une chose vaste et compliquée. Par suite, il est difficile de la connaître et de la comprendre. C’est pourquoi il est difficile de la bien manier. Il suit de là qu’un esprit cultivé en est plus capable qu’un esprit inculte ; et un homme spécial qu’un homme qui ne l’est pas. De ces deux dernières vérités naissent beaucoup d’autres conséquences ; si le lecteur daigne y réfléchir, il n’aura pas de peine à les démêler.


Paris, avril 1881.